Les spécialistes du sommeil ont longtemps nié l'existence de troubles du comportement pendant le sommeil paradoxal.
Certes, on sait de longue date que les êtres humains peuvent avoir une activité tout en dormant ; ils marchent, parlent, voire cuisinent ou mangent (les personnes souffrant de ce dernier syndrome sont rarement boulimiques et sont généralement alertées par une mystérieuse prise de poids et des disparitions inexpliquées dans le réfrigirateur).
Mais, le fait est bien connu, le somnambulisme ne se produit que pendant la phase du sommeil dépourvue de rêves.
Au contraire, dans le sommeil paradoxal, les fonctions motrices sont inhibées.
Cependant, (les règles naturelles se passent rarement d'exceptions), on a découvert qu'une minorité d'individus sont bel et bien capables de mettre leurs rêves en pratique et en mouvement.
Il est rare que les somnambules et les individus qui souffrent de terreurs nocturnes se montrent agressifs.
Le plus souvent, ils se blessent eux-mêmes accidentellement.
Il n'en va pas de même des malades atteints de troubles du sommeil paradoxal. Les cas répertoriés sont stupéfiants.
Ainsi, une mère qui rêvait que sa maison brûlait a jeté son enfant par la fenêtre, persuadée de lui sauver la vie.
Un homme a tué sa femme à coups de gourdin, rêvant qu'il était aux prises avec un cambrioleur.
Une adolescente de 16 ans, originaire du Kentucky, rêvant qu'on voulait assassiner sa famille, a cru leur sauver la vie en tirant sur les agresseurs ; au réveil, elle a découvert qu'elle s'était emparée des armes paternelles et avait ouvert le feu, blessant sa mère et tuant son père et son frère âgé de 6 ans, qui avaient accouru en entendant du bruit.
Autre cas qui ressemble à un scénario de film : un inspecteur de la police française, qui passe ses congés au bord de la mer, prête main forte aux gendarmes qui mènent une enquête sur la mort d'un homme, sur la plage, tout près de sa maison de vacances. Sur le lieu du crime, l'inspecteur découvre des empreintes de pieds. Détail étrange : il manque un orteil. Saisi d'horreur, il découvre alors que c'est lui-même, au cours d'un cauchemar, qui s'est transformé en meurtrier...
Si la violence dans le sommeil est un phénomène plus ou moins avéré, c'est dorénavant un bon moyen d'abuser de la justice ; chacun pourra dire "Je dormais ! J'étais inconscient !"
Mais ces personnes sont pour la plupart du temps des gens normaux et équilibrés qui tuent ou blessent d'autres gens involontairement pendant leur sommeil, leurs victimes étant, malheureusement, les êtres qui leur sont le plus chers.
Et vous ? Connaissez-vous des somnambules ?
Cela vous inquiète-t-il ?